POGO EUROPE 1

Pogo Europe 1- 1978 

Alain Maneval animateur radio Pogo Europe 1
Dans les années 1970, Alain Maneval fait partie de nombreux projets de radio libre, tels ceux de Cité Future, Carbone 14, Radio Bellevue ou encore Gilda. 

En 1978 sur Europe 1, Alain Maneval anime Pogo, la seule émission de l'époque en prise directe sur le punk à l'antenne d'une grande radio commerciale. Depuis son bunker-studio réaménagé, il matraque des titres du Clash, des Damned et des Pistols et casse les singles de disco et de variété dans une ambiance de happening post-nucléaire permanent un peu foutraque mais jubilatoire. 

On se branche sur Pogo aux alentours de minuit pour découvrir les derniers 45 tours qui enflamment la Grande-Bretagne, New York, Amsterdam, Paris, Zürich ou Berlin.  

En mars, il passe un week-end sur l'île de Bréhat et devient malgré lui témoin direct de la marée noire causée par le naufrage de l'Amoco Cadiz dont les 220'000 tonnes de brut souillent les côtes de Bretagne. De retour au micro, furieux, il invite ses auditeurs à boycotter Shell puisque le pétrole était destiné à cette compagnie... qui est aussi le plus gros annonceur d'Europe 1. Maneval est viré sur-le-champ, interdit d'antenne pendant trois ans. 




ALAIN MANEVAL POGO EUROPE 1 CULTURE
Alain Maneval, animateur radio, radio bellevue

L’émission “Pogo” (PoGo, petites ondes grandes ondes), énergiquement animée par Alain Maneval sur Europe 1 en 1978 à une heure tardive (minuit je crois), a été déterminante dans la construction d’une culture musicale punk.


“Pogo” était en prise directe sur l’actualité musicale punk, new wave, no wave avec, entre autres, des émissions phares sur les Nuits de Fourvière comme cette Nuit du Rock du 29 juillet 1978, constellée d'interviews, et d'envolées lyriques…


A “Pogo”, on écoutait Siouxsie and the Banshees, Buzzcocks, Ian Dury and the Blockheads, The Saints, The Clash, The Jam, The Heartbreakers, The Ramones, Devo, Talking Heads, Wayne County… des jingles déglingués, bref tout ce qui sortait du ronron soporifique radiophonique de ces années là. Chaque début de nuit, Alain Maneval prenait d’assaut Europe 1 pour promouvoir la nouvelle scène.


L’animateur activiste de “Pogo” se rappelle avec émotion avoir reçu Siouxsie and the Banshees lors de ses premiers pas à la radio “un de ses plus beaux souvenirs” (Cf. L’album de minuit, lundi 23 février 2015, circa 35:35). A cette époque Siouxsie était l’icône Punk par excellence : une chanteuse à la fois élégante et destroy, une prêtresse du chaos, une ombre blanche gothique déambulant la scène au pas de l’oie.


L’émission “Pogo” trouva son terme, selon plusieurs sources, à la suite de l’appel énervé de Maneval au boycott de l’entreprise Shell (je m’en rappelle encore) suite à la marée noire provoquée par l’échouage de l’Amoco Caddiz sur les côtes bretonnes. Une marée noire existentielle et une belle fin pour une émission culturelle avant-gardiste.

FX


L’Album de minuit sur France Inter

Pogo

Emission du Lundi 23 février 2015


Parti à Londres en 1977, Maneval a vécu fiévreusement les deux années qu'a duré le punk rock, avant que ce mouvement ne succombe aux excès en tout genre, à l'héroïne et à la récupération commerciale. Il est même le créateur de Pogo, la première émission de radio punk en France. Son expérience a servi de fil rouge à No Future ! La déferlante punk, qui sera diffusée sur Arte le 28 février. Des coups d'éclat de Sid Vicious aux tenues outrageuses de Siouxsie, de nombreux rescapés du punk racontent dans ce documentaire l'esprit, les rencontres et événements marquants de ces années-là : le critique rock Patrick Eudeline, ancien d'Asphalt Jungle, Henry Padovani, ex-Police, Glen Matlock, qui fut bassiste des Sex Pistols, Topper Headon des Clash, la chanteuse Elli Medeiros, ex-Stinky Toy, Kent, et bien d’autres … 

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